Saint-Martial



L'arsenic arrive au robinet

Claude Itier dépanne ses administrés : "1,5 l d’eau par jour et par personne." (Photo DR)

La bataille se déroule à Saint-Martial, une commune de 156 habitants nichée dans les Cévennes gardoises. Particularités : une église romane du XIIe siècle et de l’arsenic dans l’eau du robinet.

Son maire, Claude Itier, vit son septième mandat d’élu local sans se prendre la tête : "Les gens qui sont sensibles à l’arsenic, c’est ceux qui sont en résidence secondaire !" Et de partir sur le constat que les anciens du village ont toujours bu cette eau et n’en sont pas morts (encore que...). Cela dit, la mairie est dans l’obligation de mettre à disposition des habitants de l’eau de source gratuite. Elle le fait pour l’instant en distribuant des bouteilles d’eau de source.

La sensibilisation à la présence d’arsenic s’exprime un peu dans les urnes et beaucoup dans le contre-pouvoir associatif. André Salençon, propriétaire à Saint-Martial, a sa résidence principale à Montpellier. Il est donc, selon la définition du maire, “sensible à l’arsenic”. L’homme a créé une association très militante pour la salubrité de l’eau : feuille de liaison avec une documentation soignée, courriers répétés aux élus ou à la sous-préfecture...

Sous la pression, la mairie bouge. Elle étudie des solutions mais le problème est complexe. Dans les divers hameaux de ces villages perchés, la création de nouveaux réseaux d’approvisionnement est particulièrement coûteuse : plusieurs kilomètres de tuyaux à enterrer dans la roche, pour approvisionner cinq ou vingt maisons... C’est hors de moyens ! Mais il reste la filtration.

Saint-Martial n’est pas seule à subir cette présence inquiétante d’arsenic. L’agence régionale de santé (ARS) répertorie dans le massif cévenol gardois cinq communes où l’eau est impropre à la consommation à cause de l’arsenic. Cinq autres enregistrent une présence dépassant ponctuellement la limite de qualité.

Quelques villages en Languedoc-Roussillon enregistrent aussi des problèmes d’arsenic dans l’eau. L’ARS a comptabilisé dans la région 4 141 personnes concernées par le dépassement de la limite admise, dont 2 750 vivent dans les Cévennes gardoises.
Pas d’activité professionnelle sans traitement

Accueillir du public en gîte, chambre d’hôte ou autres, impose de respecter toutes les normes...

Dans le village cévenol de Saint-Martial, Jacques Méjean est arrivé en 2001 avec l’intention d’ouvrir des gîtes dans un proche hameau, le mas de la Goutanière. Mais 2001, ce fut aussi l’année d’un décret changeant les normes de potabilité de l’eau en ce qui concerne l’arsenic. La concentration admissible était de 50 µg/l (microgramme par litre) ; elle est passée à 10 µg/l. Ce changement de normes fut relativement discret.

Mais l’an dernier, Jacques Méjean s’est lancé dans une activité de traiteur. Il a même remporté le marché d’une cantine scolaire de Valleraugue. Ses nombreux investissements ont été mis en péril par la non potabilité de la source alimentant le mas.

Pour les bactéries, un traitement UV s’est montré efficace. Pour l’arsenic... « Je pensais filtrer l’arsenic, explique Jacques Méjean, mais on m’en a découragé sur le plan technique.» L’investissement est hors de portée d’un particulier. Il a voulu se relier au réseau du village, mais celui-ci rencontre aussi des problèmes de potabilité.
La solution trouvée paraît désuète : « Lorsque je livre mes plats préparés à la cantine de Valleraugue, je repars avec une cargaison de bidons d’eau. »

Pour cet approvisionnement, le traiteur bénéficie d’une dérogation du préfet valable jusqu’au 14 août. Il s’inquiète pour le renouvellement du contrat : « C’est difficile de créer son emploi en Cévennes. Ce que je veux, c’est pouvoir continuer à bosser ».

Thierry MONTANER / Midi Libre / 11 juillet 2011



Peyrolles, Saint Jean du Gard, Ardailles (Valleraugue), Falvières, Puech et Valnière (Notre Dame de la Rouvière), Saumane, L'Estréchure, Tourgueilles (Saint de Valborgne), Le Fontanieu, Roquedur Haut, Hameau du Viala ( Saint Martial).






Les Salces, Muret, La Vialette, La Bastide, Saint André de Capceze, Campis, Colonie de la Becede, Sauvage.


" Des granulés pour piéger l'arsenic "

Régis MAURIN Maire et conseiller général des Plantiers (Gard).

La commune des Plantiers est la première, dans le Gard, à mettre en place un dispositif de filtration de l'arsenic. Pourquoi ?

Nous sommes une commune de 260 habitants, qui passe à 1 300 l'été. Nous avons cinq captages et l'un d'eux a une présence d'arsenic supérieure aux normes. Ne pouvant amener l'eau sur ce hameau, car cela coûtait une fortune, nous avons effectué un autre forage pour diluer cette eau. Mais il y avait encore plus d'arsenic: on l'a rebouché. Nous avons fait des recherches et trouvé cette solution nouvelle de filtration. Et le 29 juin, vingt-cinq élus locaux invités par le conseil général du Gard sont venus voir le fonctionnement.

Quel est le coût d'installation ?

Coût total, 50 000 €. Mais une fois récupérées la TVA et les subventions du conseil général du Gard (20 %) et de l'Agence de l'Eau (30 %), il est resté 16 750 € à charge de la commune pour l'investissement.

Quel est le principe de fonctionnement ?

C'est un filtre fait de granulés à base de fer qui piègent l'arsenic. Une fois par semaine, des électrovannes inversent le passage de l'eau pour nettoyer le filtre et ça part à l'égout. Un employé municipal fait les visites de contrôle. Le filtre devra être changé dans les dix ans. Les granulés partiront en décharge pour déchets ultimes. Trois analyses ont montré l'efficacité du système.

Qu'en pensent vos administrés ?

La plupart se souciaient peu de l'arsenic ou en rigolaient. D'autres le souhaitaient et sont satisfaits. Mais j'ai passé ma vie professionnelle en service hospitalier de réanimation: je ne suis pas là pour tuer les gens.

Thierry MONTANER / Midi Libre / 11 juillet 2011


Les nanoparticules manufacturées dans l’eau

Utilisation des nanomatériaux pour le traitement de l'eau destinée à la ..... de nappes souterraines par de l'arsenic [étude de nanoparticules de magnétite ..... Une des pistes de recherche actuelle dans ce domaine est la mise au point de granules ... faire s'agglomérer ces particules pour qu'elles soient plus faciles à piéger. .

Intérêt des nanoparticules et de leurs propriétés

Les nanoparticules présentent des propriétés liées à leur taille : surface spécifique, et réactivité superficielle, super-paramagnétisme, forte activité d’oxydo-réduction. Elles peuvent notamment trouver des applications dans divers domaines liés à l’environnement (réduction des émissions de polluants, catalyse, filtres) ou à l’énergie (amélioration de performances, stockage d’hydrogène à partir de nanotubes de carbone …). Ces nanoproduits ou composés sont également développés pour le textile (amélioration de la qualité et des fonctionnalités des textiles en développant des propriétés mécaniques intéressantes ou en intégrant des objets communiquant), la chimie et les matériaux (développement de nanocomposites à matrice polymère), les cosmétiques (filtration U.V, tenue des rouges à lèvres et des vernis à ongles, tenue à l’eau), la santé (diagnostic, lutte contre les cellules cancéreuses, ciblage des organes dans la délivrance de médicaments), l'automobile (réduction du poids des véhicules), verre (protection des surfaces contre la pluie, les rayonnements), la construction (renforcement de matériaux de construction…) (Afsset, 2006).

Le traitement de l’eau est un des domaines d’application des nanoparticules et des nanomatériaux. Ainsi, des nanoparticules manufacturées pourraient être mise en oeuvre pour fabriquer :

• des coagulants et adsorbants innovants, couplés également à une oxydo-réduction (« procédés 3 en 1 ») ;
• des membranes réactives ;
• des adsorbants combinant des propriétés oxydo-réductrices.

Elles pourraient également aider à limiter la production de boues par régénération des adsorbants et permettre le développement de traitements insitu des eaux souterraines polluées.

La caractéristique d’hyper-réactivité des nanoparticules est à l’origine de l’intérêt que ces structures génèrent actuellement. Il est important de rappeler que la réactivité caractérise l’affinité d’un adsorbât pour un adsorbant. La réactivité peut être la même par unité de surface pour des matériaux de surfaces spécifiques très différentes. La figure 1 illustre ce point. En comparant la quantité adsorbée en millimole(s) par gramme d’adsorbant, celle-ci augmente lorsque la taille des particules diminue. Mais si la quantité adsorbée est normalisée par rapport à la surface des particules, il est remarquable que la réactivité de particules soit identique pour des tailles allant de 300 à 20 nm, alors qu’une nette augmentation apparaît pour des particules de 10 nm.

Source : Papport NANO / AFSSA / Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments




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