L'actualité
Communes solidaires du Gard
Adhca, bonjour.
Dans ce message, nous vous adressons un condensé
de toutes les publications qui ont été faites
autour du sujet de l'accueil des migrants et des réfugiés
depuis ces 30 derniers jours.
Le collectif pour la diffusion de la charte
des Communes
Solidaires avec les migrants vient de se constituer.
Pour partager avec vous la naissance de cette organisation,
nous vous proposons de venir assister à la conférence
de presse que nous organisons : lire
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Vendredi 16/12/2016
à 11h30 / Café Olive, 22 Boulevard Victor Hugo
à Nîmes
Le cas grec : le
labo de l'Europe / Une sélection d'articles
de l'actualité grecque en rapport avec les migrants et
les réfugiés... lirez
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Nîmes
: un toit pour tous les démunis / L'hôtel
"social" dirigé par Patrick Gautier accueille
migrants, mineurs isolés, femmes seules, sans distinction
Sur
le parking traînent quelques trottinettes et des ballons
oubliés. Aux portes de cet établissement, les
voitures sont...lirez
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De
Calais à Nîmes : ce couple de migrants cherche
à ne plus fuir / Il sont arrivés
il y a quelques jours dans le Gard avec 113 migrants réfugiés
à Calais ou Paris. Pris en charge par la Croix-Rouge,
ils tentent d'entrevoir leur avenir. Ils ont fuit les menaces
de mort. Après un ...lirez
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Dans
les Cévennes, l'accueil de migrants perpétue une
tradition d'hospitalité / Alors que de nombreuses
municipalités de France font part de leur refus d'accueillir
des migrants et des réfugiés, les communes des
Cévennes, forgées par une longue tradition d'hospitalité
remontant au XVIe siècle, leur ouvrent leurs bras.
Dans les Cévennes, l'accueil de migrants
perpétue une tradition d'hospitalité remontant
au XVIe siècle, dans cette montagne-refuge qui protégea
des protestants pendant les guerres de religion, des républicains
espagnols, ou encore des juifs pendant ...lirez
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29
jeunes migrants de Calais hébergés au Centre dAccueil
de Monoblet dans le Gard / Comme à Bolquère
et à Sainte-Marie-la-Mer, dans les Pyrénées-Orientales
ou comme à Carcassonne, le Gard accueille depuis ce jeudi
matin, des migrants mineurs de la "jungle de Calais".
29 jeunes sont arrivés à Monoblet, dans les basses
Cévennes, non loin d'Alès. Dans le cadre de lopération
de démantèlement de la "jungle"...lirez
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Gard
: des migrants mineurs attendus à Monoblet / Les
trente mineurs seront accueillis dans les locaux des Amariniers,
dans la vallée de la Vallestalière. lire
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Les
villes d'Occitanie qui vont accueillir des migrants de Calais
/ Cette carte est établie à partir
des données fournies par la CIMADE et les informations
collectées par la rédaction de "La Dépêche
du Midi". ..lire
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Le préfet
du Gard à coeur ouvert / Une fois n'est
pas coutume, le Préfet Didier Lauga a convié la
presse à un déjeuner presse afin d'échanger
en toute liberté sur les divers sujets de la rentrée.
Radicalisation dans le Gard, charte Anti-migrants à Beaucaire,
dispositif d'accueil des réfugiés de Calais, hausse
du chômage, gare TGV de Manduel et sécurité
routière.Charte "Anti-migrants" à Beaucaire
: "Beaucoup de bruit pour rien"...lire
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Najib,
réfugié afghan, ancien de la jungle de Calais
et boulanger à Soudorgues / C'est l'histoire,
finalement heureuse, d'un homme. Un Afghan orphelin qui quitte
son pays natal en 2008, à cause de la guerre et des menaces
de mort des Talibans. Il traverse toute l'Europe et se retrouve
à Calais puis au centre de rétention de Nîmes.
Là, une rencontre et tout bascule...Cet homme au travail
n'est pas un boulanger ordinaire. Avant de...lire
la suite
Accueil
des migrants : les associations sunissent en collectif
à Alès / Alors que des milliers de
réfugiés syriens devraient arriver sur le sol
français dans les mois à venir, les associations
se préparent.A Alès, RESF, la Clède, la
CIMADE, le Secours Catholique, l'Entraide protestante... viennent
de créer un collectif d'aide et de sensibilisation....lire
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La
Charte
Le collectif "Communes Solidaires Gard" fait la promotion
de la charte des Communes Solidaires avec les migrants auprès
des Maires.
Vous souhaitez que nous nous chargions de solliciter votre Maire
pour qu'il engage le Conseil Municipal à signer la charte
? Rendez-vous ici pour interpeller votre Maire.
Rendez-vous sur le site web http://communessolidairesgard.collectif-citoyen.fr/
pour retrouvez toutes les actualités et publications.
Le Vigan
Éric Doulcier, maire sans étiquette
du Vigan, na pas attendu "la photo" dAylan
: dès juin, son conseil municipal a décidé
daccueillir trois familles syriennes et irakiennes.
La Gazette. Votre commune va accueillir trois familles
syriennes et irakiennes dans des logements municipaux. Vous faites
cela en réponse aux drames récents ? Vendredi 28 août,
au moins une centaine de migrants ont péri en mer et, le
même jour, 71 corps de réfugiés ont été
découverts dans un camion en Autriche.
Éric Doulcier. Non, nous avons voté
cette décision dès le mois de juin. De nombreux réfugiés
avaient déjà trouvé la mort en traversant la
Méditerranée et la situation était dramatique
dans les camps de réfu- giés des pays voisins de la
Syrie. Jai proposé cette délibération
en conseil municipal à la suite dun échange
avec le groupe local dAmnesty international.
Daprès Amnesty international, seules
trois communes françaises se portent volontaires pour mettre
des logements à disposition pour les réfugiés
syriens. Saint-Hilaire-de-Brethmas, dans le Gard, et Masseube, dans
le Gers, se sont engagées à accueillir chacune une
famille. La troisième est votre commune, Le Vigan, qui, en
plus, sest engagée à ouvrir ses portes à
trois familles. Vous êtes un pionnier ?
Cela me semblait normal. Je suis surpris et un peu
déçu que ce ne soit pas un acte banal. Je crois que
la commune de Mandagout va le faire. Au Vigan, il ny a pas
eu de débat houleux. Jai six conseillers muni- cipaux
dopposition sur 27. Il y a une opposition de droite comme
de gauche, mais tout le monde a voté à lunanimité.
Je suis surpris par la médiatisation de la décision
prise par notre commune. Jespère que cela montrera
au moins aux autres communes que lon peut le faire.
Lundi 31 août, lUnion européenne
a débloqué 5 millions deuros de plus pour faire
un campement humanitaire pour 1 500 migrants. Est-ce que vous pensez
que cest une bonne initiative ?
Cest une solution pour répondre à
de lurgence. Cest certainement bien mieux que les gens
soient accueillis dans un campement plutôt quils meurent
dans des camions ou quils soient laissés entre les
mains de vautours. Mais cest bien aussi que des communes prennent
des initiatives citoyennes et quelles mettent à disposition
des logements pour quils sintègrent. Au Vigan,
dailleurs, nous avons une tradition daccueil.
Vous accueillez régulièrement des
réfugiés dans votre commune ?
Il y a trois ans, un papa tchétchène
et ses trois enfants se sont présentés à la
mairie un 23 décembre. Ils ne parlaient que le russe et étaient
en situation irrégulière. On les a logés dans
un logement durgence de la commune qui nous sert pour les
familles en difficulté, des familles dont la maison a brûlé,
par exemple... Cela sest fait naturellement. Ils y sont restés
deux ans. Des asso- ciations ont pris le relais. Les enfants ont
très vite appris le français à lécole.
Ils sont depuis repartis vers Nîmes. Les Cévennes sont
connues comme terre daccueil depuis longtemps. Au moment de
la guerre dEspagne, il y a eu près de 300 réfugiés
espagnols au Vigan alors que la population était de 4 000
habitants. Le Vigan a aussi recueilli des réfugiés
venus des boat people. De nombreux Viganais sont issus de familles
de réfugiés.
Vous pensez que ces familles syriennes et irakiennes
seront bien accueillies et intégrées au Vigan ?
Cest vrai quaujourdhui on est dans
un monde plus inquiet, plus frileux. Cest étonnant,
cette frilosité. Mais, globalement, je suis certain que cela
se passera bien. Ces réfugiés peuvent apporter une
certaine richesse. Cest vrai que la situation économique
est difficile, nous avons 19 % de chômage ici, nous sommes
une des communes du département où le taux de chômage
est le plus fort. Mais, comparativement à ces réfugiés,
ne sommes-nous pas des privilégiés ?
Justement, est-ce que vous avez rencontré
les familles que vous allez accueillir ? Quelle est leur histoire
?
Je ne les ai pas rencontrées. Jai fait
part à lÉtat de la décision de la commune
cet été et jaurai une réunion de travail
en préfecture à ce sujet courant septembre. Les élus
de Saint-Hilaire-de-Brethmas y participeront aussi. Nous accueillerons
des réfugiés en situation régulière.
Nous avons trois logements municipaux disponibles : lun a
deux chambres, lautre trois et le dernier quatre. Lun
dentre eux est un ancien logement de fonction pour enseignants.
Un autre servait auparavant pour lespace ado. Nous navons
pas de crise de limmobilier ici.
Vous comptez aller encore plus loin pour aider
les réfugiés ?
Il y a plusieurs manières de faire de laide.
Il y a deux ans, le conseil municipal a voté à lunanimité
une mesure daide à une commune du Mali. 1 % de la facture
deau des Viganais est reversé à la commune malienne
de Pel Maoundé. Pour nous, cest une somme raisonnable
denviron 3 000 €. Mais cela permet de mobi- liser dautres
financements comme ceux de lAgence de leau. Toutes ces
aides permettent à cette commune dinvestir autour de
leau.
Source :
La Gazette de Montpellier / 15 octobre 2015 / Propos
recueillis par Sabrina Ranvier
SOLIDARITÉ
Acceuil de réfugiés Syriens
Monsieur le maire expose aux membres du conseil municipal que
la France a décidé de reconduire en 2015 lengagement
pris lan dernier daccueillir au moins 500 réfugiés
syriens cette année en provenance principalement du Liban
et de Jordanie. Comme lan dernier, le gouvernement propose
aux collectivités locales, sur la base du volontariat,
de participer étroitement à lopération,
notamment en ce qui concerne le repérage des logements
vacants.
La situation de conflit en Syrie a déraciné plus
de 10 millions de personnes, soit la moitié de la population
Syrienne, depuis 2011.
Plus de 4 millions de réfugiés de Syrie ont dû
quitter leur pays pour se réfugier à létranger.
Près de 95 % des réfugiés de Syrie sont actuellement
accueillis par la Turquie, le Liban, la Jordanie, lIrak
et lÉgypte.
Les personnes accueillies, dans le cadre de ce programme, bénéficient
déjà du statut de réfugié reconnu
par le HCR ou lobtiennent dès leur arrivée
en France. Ce statut leur permet davoir accès directement
à lensemble des droits sociaux en particulier à
la couverture maladie universelle (CMU) ainsi quau revenu
de solidarité active (RSA).
Titulaires dune carte de résident valable dix ans,
les réfugiés accueillis en France signent un contrat
daccueil et dintégration qui leur permet notamment
daccéder rapidement à un stage de formation
linguistique. Enfin, cest létat qui prend aussi
en charge leur logement dans le cadre dune convention signée
entre le ministère de lIntérieur et les opérateurs
spécialisés Adoma et Coallia. Ces opérateurs
ont reçu pour mission de trouver un logement aux personnes
accueillies dans le parc social, dassurer le portage du
loyer pendant environ trois mois, et dassurer un pécule
aux réfugiés avant louverture de leurs droits
sociaux.
Aussi et en cohérence avec la tradition daccueil
des Cévennes et face à lurgence humanitaire
de ces populations, je vous propose que la ville du Vigan puisse
mobiliser une partie de son parc immobilier pour accueillir des
familles de réfugiés syriens (3 logements).
Monsieur le Maire indique que nous avons trois logements de libre
disponible qui pourraient convenir pour cet accueil.
Monsieur le Maire rappelle également la tradition daccueil
des Cévennes pour accueillir des personnes en difficulté.
Monsieur Jean Mazuir souhaite savoir sil y aura un accompagnement
des personnes car des personnes ont subi des tortures et un accompagnement
est nécessaire.
Monsieur le Maire indique que les personnes accueillies bénéficient
du statut de réfugiés ils bénéficient
des droits sociaux et peuvent être aidés.
Monsieur Jean Mazuir souhaite savoir si des familles seront accueillies.
Monsieur le Maire lui répond favorablement.
Madame Clémence Boisson indique quil y a 4 millions
de réfugiés syriens dont 320 000 personnes en situation
très difficile.
Le conseil municipal à lunanimité des membres
présents décide :
- DACCUEILLIR sur le territoire de la commune 3 familles
réfugiées de Syrie présentes sur le territoire
français dans le cadre des opérations dadmission
humanitaire et de réinstallation conduites par le Gouvernement
français, en lien avec la mission de coordination pour
laccueil de réfugiés syriens et irakiens,-
DAUTORISER Monsieur le maire à signer lensemble
des documents relatifs à laccueil de réfugiés
syriens dans la commune du Vigan.
Interview réalisée lundi 31 août, donc huit
jours avant que ne soit révélée la candidature
aux régionales dÉric Doulcier sur la liste
de Philippe Saurel dans le Gard.
Compte Rendu du Conseil municipal du 25 juin 2015 du Vigan
La Gazette de Montpellier
n° 1421 - Du 10 au 16 septembre 2015
N'expulsez pas
la famille Margjeka de Valleraugue
Il y a trois mois, Alfred et Valmira MARGJEKA se sont
installés avec leurs quatre enfants, Anissa, Armand, Valbon
et Armelda, à Valleraugue, en Cévennes (Gard).
Cette famille a fui lAlbanie il y a trois ans,
après dodieuses agressions liées à des
pratiques de type « vendetta ».
Leur courage, leur gentillesse et leur volonté
de sintégrer définitivement à la vie
locale forcent le respect. Les enfants sont scolarisés à
lécole primaire de Valleraugue et au collège
du Vigan.
Ces réfugiés
sont déjà admirablement intégrés au
village.
Hélas, leur demande dasile avait été
déboutée au printemps 2015. Ces dernières semaines,
la réglementation française dexclusion des étrangers
les a rattrapés.
Tous les six se trouvent aujourdhui sous le
coup dune obligation de quitter sans délai le territoire
français.
Les Cévennes sont traditionnellement une terre
de refuge et de solidarité, où beaucoup, à
Valleraugue comme dans plusieurs autres communes du Gard et de Lozère,
accueillent des demandeurs dasile, et « vivent »
activement les préceptes énoncés dans larticle
120 de 21 juin 1793 : « Le peuple français donne lasile
aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté.
»
Je refuse que Valmira, Alfred et leurs enfants retournent
en Albanie, où leur vie est en absolu danger. Je refuse quils
reprennent avec leurs enfants une vie de fuite et derrance.
Je demande
instamment à Monsieur le Préfet du Gard, la suspension
de la mesure dexpulsion du territoire (OQTF) qui les concerne.
LA
PÉTITION
Najib
Nasary, lancien réfugié afghan devenu boulanger
cévenol
Photo de Célia Bonnin
La séance parlementaire du mercredi 16 septembre
a secoué bon nombre de députés. Invités
à débattre de la question des réfugiés,
ils se sont faits lécho des inquiétudes de leurs
administrés. Même si lémotion suscitée
par la photo du corps du petit Aylan, retrouvé mort sur une
plage de Turquie, a remué les Français, « au
pic de cette émotion, la moitié dentre eux était
défavorable à laccueil des migrants ».
Un avis que ne partagent pas les habitants des communes gardoises
de Lassalle et de Soudorgues. Grâce à laccueil
et à lintégration de réfugiés
afghans, ces derniers ont même vu ressusciter leur économie
locale. Et ce, depuis 2009.
David et Najib mettent les pains au four/ / Photo
de Célia Bonnin
En ce samedi de septembre, la brume enveloppe de son coton ouaté
le hameau de Soudorgues. Le crachin qui charge latmosphère
dhumidité nest rien, comparé à
lépisode cévenol qui va sabattre, le
lendemain matin, sur le village voisin de Lasalle. Une ambiance
particulière qui a immédiatement séduit Najib
Nasary. Afghan des hauts plateaux montagneux, le jeune homme,
au léger sourire prolongé par un fin liseré
de barbe, est dabord arrivé à Nîmes
avant délire domicile dans ce bout du Gard.
Cétait à lautomne 2009, suite au coup
de karcher médiatique passé avec force par Éric
Besson dans la « jungle » de Calais. Pourchassés
et disséminés à travers lhexagone,
Najib et ses compagnons dinfortune, qui fuyaient la guerre
chez eux, se sont mis à fuir la police en France. «
Le conseil presbytéral de Nîmes a été
le premier à les accueillir, se souvient Michel Lafont,
membre du conseil régional de lÉglise protestante
unie du Languedoc-Roussillon, avant de lancer un appel aux autres
entraides de la région. »
À la veille de Noël, lÉglise protestante
unie de Nîmes passe donc le relais à celle de Lasalle.
Cette dernière décide de mettre les locaux du presbytère
à disposition. Les militants sactivent, tiennent
des stands sur le marché pour recueillir de quoi nourrir
dix-huit de ces jeunes, arrivés dans ce haut lieu des luttes
cévenoles. Trop nombreux pour tous vivre dans lappartement
de lentraide, ses membres sadressent à la mairie.
« Quand ils sont venus nous voir, explique Éric Testa,
je ne me souviens même pas si nous avons demandé
une délibération auprès du conseil municipal
pour leur ouvrir les gîtes communaux. Il y a quinze familles
de Justes1 à Lasalle alors la question de laccueil
ne se posait même pas, affirme ladjoint au maire,
lui-même fils de maquisards dorigine juive. Vous savez,
dans lHistoire, il y a des choses qui marquent. Je ne vois
pas au nom de quoi il ne faudrait pas poursuivre ce combat. »
David et Najib / Photo de Célia Bonnin
Du
club de boule au four à pain
À quelques encablures de là, sur les
hauteurs de Lassalle, les portes aussi se sont ouvertes. Enserré
entre rochers et châtaigniers, le plateau de Soudorgues
a également vu, en ces arrivées, une chance. Située
à près dune heure de voiture dAlès,
cette petite commune gardoise vit au rythme des retraités
et des jeunes citadins venus sinstaller ici pour fuir la
hausse des loyers montpelliérains. « Secoués
par ce qui se passe à Lassalle », les conseillers
municipaux invitent chacun à participer à une réunion
publique. Son but est de lancer lidée de laccueil
et de lintégration de ces jeunes Afghans sur la commune.
Présente ce jour-là, Vicki Gerbranda prend la parole
et arrive à convaincre les habitants de « prendre
leur part dans cet accueil ».
Après un avis pris en faveur de cette expérimentation,
cest à Jean-Louis Fine, compagnon de Vicki Gerbranda
et adjoint au maire, dorganiser les choses. De la protection
première à un accueil durable, Soudorgues expérimente
elle aussi lintégration. À rebours des discours
frileux et haineux déjà ambiants à cette
époque-là. « Pour cela, explique lélu,
nous avons inscrit Najib au club de la boule soudorguaise. »
Au départ, le jeune homme tout comme les joueurs sont obligés
de sortir de leur torpeur. Chacun se jauge, se juge un peu même,
et, au fil des discussions, lun dentre eux comprend,
quen Afghanistan, Najib était boulanger.
Ni une ni deux, lhabitant fait remonter linfo
à la mairie. Qui voit en cette nouvelle, loccasion
de redonner vie au four à pain communal. Tradition cévenole
ancestrale, lutilisation dun four public est depuis
longtemps tombée en désuétude. A Soudorgues
comme ailleurs dans les Cévennes. Le conseil municipal
se réunit, vote une subvention de 600 € et lance la
réfection du bâtiment. Larc de briques retrouve
tout son rouge, la charpente de lédifice toute sa
robustesse. En quelques semaines, les artisans locaux remettent
en état le four et donne des idées à Jean-Louis
Fine. « Puisque Najib était boulanger dans son pays
et quici certaines personnes âgées nont
plus la possibilité de descendre à Lassalle acheter
leur baguette, nous lui avons proposé de reprendre lactivité.
»
Jean-Louis, Najib et David / Photo de Célia
Bonnin
De lobligation
de quitter le territoire au CAP restauration
Au début intimidé, et surtout angoissé
par sa situation de demandeur dasile qui nen fini
pas daboutir, le jeune homme refuse. Cétait
sans compter sur David. Artisan-boulanger bio itinérant,
le quadra, aussi sec que le tronc des marronniers, apprivoise
Najib grâce à lart de fabrication de la pâte
à pain made in France. Dans larrière- salle
dune bâtisse communale depuis transformée en
épicerie, David et Najib mélangent, malaxent, brassent
des kilos de pâte épaisse. Enrobée dans du
linge, déposée dans des passoirs, cette dernière
sèche avant dêtre moulée selon un calibrage
très précis. Il suffit ensuite aux deux boulangers
de descendre quelques mètres avant darriver au four
à pain. Lantre de pierres, jadis silencieux, reprend
vie au mesure que le bois se consume. « Nous avons dabord
espacé cette expérience avant de la renouveler tous
les quinze jours », détaille Jean-Louis Fine qui
sest rapidement pris daffection pour Najib Nasary.
La vie sécoule à Soudorgues,
paisible, jusquen ce jour où le jeune homme reçoit
une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).
« Lindignation a été générale
», poursuit lélu. A tel point que toute la
population se dresse vent debout contre cette décision
et finit par faire plier la préfecture « à
coups dattestations et de manifestations ». Relayée
par la presse locale, laffaire atterrit sur le bureau de
la Chambre de commerce et dindustrie (CCI) dAlès.
En recherche constante de candidats pour ses filières professionnelles,
le directeur de cette dernière demande à rencontrer
Jean-Louis Fine et Najib Nasary. Convaincu du potentiel du jeune
afghan à sintégrer à la vie sociale
et économique de Soudorgues, ce dernier plaide en sa faveur.
Un soutien de poids qui verra la préfecture du Gard délivrer
à Najib une carte « vie privée, vie familiale
», le 17 décembre 2011. Lui permettant de sinscrire
en CAP de restauration et de trouver, depuis, « pleinement
sa place dans ce bout de France ».
Par Pierre-Yves
Bulteau / Vendredi 02 octobre 2015 / Photos de Célia Bonnin
1| Les Justes parmi les Nations sont des personnes qui ont mis
leur vie en danger pour sauver des juifs pendant la Seconde Guerre
mondiale.
ALÈS
Accueil des migrants : les associations sunissent en
collectif
A la paroisse d'Alès, 7 associations affichent leur unité.
Eloïse Levesque/Objectif Gard
Alors que des milliers de réfugiés
syriens devraient arriver sur le sol français dans les
mois à venir, les associations se préparent. A Alès,
RESF, la Clède,
la CIMADE, le Secours Catholique, l'Entraide protestante...
viennent de créer un collectif d'aide et de sensibilisation.
Recenser les situations difficiles, mettre en lien
les propositions d'aide, interpeller les citoyens, mutualiser
les expertises de chacun, autant d'actions que le collectif Solidarité
Migrants veut mettre en place pour faciliter l'accueil de réfugiés
sur le bassin alésien, en complément des actions
lancées par l'Etat ou les communes. "Nous offrons
notre soutien à tout type de personne, même si elle
ne rentre dans aucun dispositif, et incitons toutes les bonnes
volontés à nous rejoindre", souligne Sophie
De Chastellier, porte-parole. 40 particuliers se seraient déjà
manifestés pour de l'assistance à la traduction,
à l'apprentissage du français, aux transports, à
la nourriture.
Reste à attendre l'arrivée des réfugiés.
Pour le moment, selon les chiffres rapportés par le journal
Le Monde, seulement 156 syriens sont arrivés en France
en 2016 dans le cadre du dispositif de relocalisation. La France
sest engagée à en accueillir 30 700 sur deux
ans. Ces personnes bénéficient déjà
d'une protection internationale d'un Etat membre de l'Union européenne.
Concernant les réinstallations, 500 sont arrivées
sur 2000 annoncées par le gouvernement. Pour l'instant,
les associations ne voient rien venir. "On ne sait pas quand
ils vont arriver", déplore Dany Bénézet,
présidente de CIMADE Alès.
En attendant, le collectif s'affaire déjà
à soutenir ceux qui sont déjà là,
ceux qui se retrouvent sans papiers. "On a relogé
une famille déboutée et arrivée au bout de
ses droits à La Grand'Combe. Auparavant, elle était
à La Clède. Idem avec une femme et son enfant qui
sont actuellement hébergés chez un couple de particuliers
qui s'est porté volontaire", explique Anne-Marie Reboul,
responsable du Secours catholique d'Alès.
Objectif Gard
/ Eloïse Levesque 12 avril 2016
Valleraugue
se mobilise
Création
dun collectif pour les réfugiés Syriens
Face à lurgence de la situation des
réfugiés Syriens en Europe et lengagement
du gouvernement à accueillir 24 000 réfugiés
sur les 2 prochaines années, une réunion a eu
lieu à Valleraugue vendredi 2 octobre 2015, dans lobjectif
de créer un collectif capable de fédérer
les initiatives des associations et des particuliers de la commune,
voire de toute la haute vallée de lHérault.
Ce collectif est un groupe informel constitué
de particuliers et dassociations auquel la mairie de Valleraugue
participe. Cette dernière votera en conseil municipal
la possibilité daccueillir une famille.
Le point
sur l'acceuil de réfugiés dans le Gard au 06/09/2016
Vos
commentaires
Avec quelques
famillesiraquiennes ou syriennes ont pourrait sauver
nos écoles et nos petits commerces et au passage
faire preuve d'un peu plus d'humanité.
Bernard
M.
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Centre
d'accueil de demandeurs d'asile en région Languedoc-Roussillon
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