Cest 
                en Espagne que se trouve la population de loups la plus importante 
                de lUnion Européenne 
                (à 15). En 2002-2003, elle est estimée à 
                2.500 voire 3.000 individus, la plupart se trouvant au nord-ouest 
                du pays. Vers la fin des années 70, les loups sont passés 
                à un effectif minimum de 300 à 500 individus à 
                la suite de destructions directes de ces prédateurs et 
                dune chasse excessive de leurs proies naturelles, les ongulés 
                sauvages. Une loi sur la chasse de 1970 a donné le statut 
                de gibier au loup alors quil était considéré 
                comme nuisible auparavant. La protection de lespèce 
                est donc partielle : dans certaines provinces, le loup est protégé 
                alors que dans dautres, il est chassable. Néanmoins, 
                ce régime a permis que se reconstituent les effectifs lupins. 
                10 ans après la première estimation, un recensement 
                réalisé à la fin des années 80 évaluait 
                leffectif de loups espagnols à 1.500 - 2.000 individus. 
                La croissance sest poursuivie après cette date, mais 
                cela de manière inégale sur le territoire. La population 
                située au nord de la rivière Duevo semble saine 
                et en bon état de conservation. Pour autant, depuis le 
                milieu des années 90, le nombre de loups a localement tendance 
                à diminuer (Asturies, Cantabrie, Castille-Léon, 
                Galice), notamment en raison de la reprise du braconage. Le signal 
                dalarme est encore loin, ce qui nest pas le cas des 
                populations situées au sud de la rivière Duevo, 
                menacées dextinction.
               La 
                population lupine dItalie, quant à elle, 
                est estimée actuellement entre 700 et 1.000 individus. 
                Elle était moins dune centaine au début des 
                années 70, en grande partie à cause du braconnage. 
                Une stricte politique de protection a été mise en 
                place en 1976, notamment pour des raisons symboliques (la Louve 
                de Rome) et historiques. Le loup est aujourdhui présent 
                avec des degrés variables de densité, dans les régions 
                (dans le sens nord-sud) du Piémont, de la Ligurie, de la 
                Lombardie, e lEmilie Romagne, de la Toscane, des Ombres, 
                des Marches, des Abruzzes, du Latium, de la Campanie et jusquen 
                Calabre. Le noyau de plus forte densité se trouve en Italie 
                centrale dans la région des Abruzzes.
              Un 
                élevage ovin globalement performant, mais qui néchappe 
                pas aux crises.
              Selon Eurostat, le service de statistiques de lUnion 
                Européenne, lélevage ovin est pratiqué 
                essentiellement dans 5 pays de lUE, qui à eux seuls 
                concentrent 85% du cheptel européen : lEspagne, le 
                Royaume-Uni, lItalie, la France et la Grèce.
                LEspagne et le Royaume-Uni totalisent 52% du cheptel de 
                lUE ; le 3ème pays est lItalie avec 11 millions 
                de têtes de bétail suivi par la France et la Grèce, 
                avec environ 9,5 millions dovins chacune. Les brebis laitières 
                sont prépondérantes et en forte augmentation en 
                Italie alors quelles sont minoritaires en France.
               Espagne 
                :
              A la différence dautres pays, lEspagne 
                na aucun espace sauvage inhabité : les loups occasionnent 
                des dommages aux troupeaux partout où ils sont présents. 
                La plupart de ces dommages ont paradoxalement lieu dans des secteurs 
                de montagne qui concentrent 20% des loups présents et 75% 
                des dégâts du pays (coût : 1.300 € / loup 
                / an). Dans les secteurs agricoles à faible densité 
                de proies sauvages, les loups se nourrissent de charognes danimaux 
                domestiques (microcircuit parallèle à léquarrissage), 
                les dégâts y sont 10 fois moindres. Cette disproportion 
                est notamment due au fait quen montagne, les troupeaux pâturent 
                pendant plusieurs mois avec une surveillance minimale des bergers 
                (exode rural très fort), alors que les secteurs de plaine 
                ont une surveillance diurne journalière et sont rentrées 
                en bergerie toutes les nuits.
              Pour autant, les dégâts occasionnés 
                par le loup ne mettent pas en danger la profession pastorale de 
                ce pays. Par exemple, dans la Sierra de la Culebra, la province 
                de Zamora possède le plus gros cheptel du pays : il totalise 
                800.000 brebis. Cest la 1ère région productrice 
                de lait de brebis en Espagne. « Les attaques du loup ici, 
                cest une tradition. Jai 600 moutons. A cause du loup, 
                jen perds 5 à 6 par an. Dans le coin, il ny 
                a pas un éleveur qui nait pas eu de dégât 
                » (sic J.M SOTO, représentant du syndicat local des 
                éleveurs, in Cahier Technique de lATEN n°69 « 
                Vivre avec le loup des Asturies aux Carpates », juin 2000, 
                p8). Dans la réserve nationale de chasse de la Culebra, 
                la population de loups est importante, 60 à 80 individus, 
                répartis en 8 meutes installées, ce qui représente 
                une des plus importantes densités recensées en Europe. 
                25.000 brebis reparties en troupeaux de 200 à 800 têtes 
                y pâturent pourtant. Dans la réserve comme dans toute 
                la province, le gardiennage est systématique et les pertes 
                peu nombreuses.
              Dans les Asturies, à Somiedo, le loup est 
                également présent en densité importante : 
                6 meutes de 2 à 4 loups soit entre 12 et 24 loups se répartissent 
                sur 700 km de réserve. Ils cohabitent avec 280 éleveurs, 
                5.000 ovins transhumants et 7 à 8.000 bovins viande. « 
                Pourtant, cest loin dêtre notre problème 
                n°1. Je dirai même que pour nous, cest un problème 
                annexe en rapport, par exemple, aux dégâts sur les 
                cultures dus aux sangliers et surtout aux cerfs » (sic. 
                B.FERNANDEZ, maire de Pola de Somiedo, même réf. 
                ATEN p 7).
              Lélevage traditionnel ovin de la région 
                a progressivement été supplanté par les filières 
                bovine et équine. Ainsi par exemple, « sur la commune 
                voisine de Belmonte, le cheptel est constitué à 
                80% de chevaux et 20% de vaches (380 chevaux sur 20.000 ha.) Pour 
                les chevaux, les dégâts sont très bien remboursés, 
                bien plus cher que le prix du marché. Je peux vous dire 
                que les gens ne se plaignent pas des dégâts et élèvent 
                de plus en plus de chevaux » (sic. B.FERNANDEZ, mêmes 
                réf ATEN.p11).
               Italie 
                :
              Lélevage en Italie, et plus généralement 
                lagriculture, subit des profondes mutations depuis plusieurs 
                années, dans des proportions équivalentes à 
                celles mesurées à léchelle française.
              Globalement, les activités délevage 
                ont diminué, en premier lieu lélevage porcin, 
                puis bovin. Lélevage ovin résiste à 
                léchelle nationale, mais localement, la situation 
                est très nuancée.
              Ainsi, la bonne santé de la filière 
                ovine en Italie est-elle à nuancer très fortement.
                Par exemple, dans le Parc Naturel de Gigante (régions de 
                Toscane et Reggia-Emilia), lélevage a périclité 
                en même temps que sévissait la désertification 
                des zones de montagne : « la population a diminué 
                de 50% depuis le début du siècle. La moyenne dâge 
                est de 60 ans. Lagriculture traditionnelle a radicalement 
                changé, car on se trouve ici dans la zone de production 
                du Parmesan. Lélevage des vaches est bien plus rémunérateur. 
                En conséquence, les pâturages à moutons situés 
                au-dessus de 1100 mètres se trouvent pratiquement abandonnés. 
                Le cheptel ovin, de 20 000 têtes il y a 15 ans, est tombé 
                à 2 000 - 2 500 têtes aujourdhui » (sic. 
                M.FIORINI, président du parc, mêmes réf. ATEN 
                p30). A léchelle de la région pourtant, lélevage 
                ovin nest pas celui qui a perdu le plus deffectifs 
                et dexploitations. Il est devancé par la filière 
                porcine qui a considérablement chuté (-56% pour 
                les porcins, -47% pour les ovins-caprins et les bovins entre 1990 
                et 2001).
              Dans les Abruzzes, le pastoralisme a également 
                connu des changements radicaux. Vers 1950, le cheptel ovin comptait 
                environ 6 millions de têtes alors quen 1995, il nen 
                comptait plus que 500 000. La région a connu un exode rural 
                très important, certains villages ont été 
                abandonnés et la moyenne dâge des populations 
                restantes est élevée. Le cheptel restant est ardemment 
                soutenu par les autorités du parc, pour facteur de maintien 
                de la population et doccupation de lespace rural, 
                de même que les élevages existants de chèvres, 
                bovins et équins, numériquement plus importants 
                aujourdhui. Parmi les régions du Sud italien, ce 
                sont les Abruzzes qui ont accusé les plus fortes pertes 
                en termes dexploitations agricoles (toutes confondues) et 
                cela de manière bien supérieure à la moyenne 
                nationale. Mais au sein des activités délevage, 
                il est vrai que ce sont celles liées aux ovins et caprins 
                qui ont subit la crise de plein fouet. En 1990, ces exploitations 
                représentaient 39% du total des éleveurs, depuis 
                2000 elles ne représentent plus que 26% (suivies de près 
                par les exploitations porcines). La diminution du nombre dexploitations 
                nest cependant pas équivalente à la diminution 
                du cheptel, qui sest mieux maintenu, même dans la 
                filière ovine-caprine (par regroupement et concentration 
                des élevages).
              Néanmoins au regard des chiffres nationaux 
                (diminution globale et drastique du nombre déleveurs 
                ovins-caprins, mouvement suivi par toutes les filières 
                agricoles), cette crise de la filière ovine peut difficilement 
                sexpliquer par la seule présence des loups sur presque 
                tout le territoire italien (cest tout le secteur agricole 
                qui est en déclin). Selon les régions, la présence 
                des prédateurs a été un réel facteur 
                aggravant : dans un secteur en crise, et devant la pénurie 
                de jeunes bergers, la peur de la prédation a eu un effet 
                décuplé. De nombreux éleveurs ont ainsi décidé 
                de cesser leur activité, comme cela a pu être constaté 
                dans le Parc del Gigante.
              Les 
                moyens de préventions locaux
              Les stratégies de protection contre les prédateurs 
                sont anciennes en Espagne et en Italie, généralement 
                regardées comme inhérentes à lactivité 
                pastorale et indissociable. Elles sont néanmoins facilitées 
                par lemploi dune main duvre nombreuse 
                et souvent immigrée.
              « Pour la protection des ovins, on a retrouvé 
                sur presque tous les espaces visités lutilisation 
                de la trilogie chiens - bergers - enclos de nuit. Pour les bovins 
                et les équins, différentes combinaisons de ces 3 
                éléments peuvent être utilisées. Si 
                elles ne sont jamais efficaces à 100%, ces stratégies 
                se révèlent cependant largement fonctionnelles. 
                Les chiffres obtenus sur place concordent avec les témoignages 
                directs : moins de 1% de pertes sur les cheptels les plus importants 
                de Somiedo et de la Sierra de la Culebra [Espagne], 0,6% à 
                Piatra Craiului dans les Carpates [Roumanie], moins de 0,1% dans 
                les Abruzzes [Italie]... » (même réf. ATEN 
                p 7).
               Espagne 
                : Dans la réserve de chasse de la Sierra de 
                la Culebra (60 à 80 loups répartis en 6 à 
                8 meutes installées), les éleveurs ont conservé 
                leurs traditionnels « corrales », enclos nocturnes 
                issus de plusieurs siècles de pratique pastorale. Ils sont 
                encore tous utilisés de nos jours car extrêmement 
                efficaces. Il sagit de constructions ovales, rondes ou carrées 
                constituées de murets en pierres sèches (env.2m 
                de haut) et surmontées dun auvent de bruyères, 
                appuyé au muret, qui forme ainsi une petite cour intérieure 
                ouverte en son centre. Une porte basse est aménagée 
                pour le nettoyage de lenclos, lentrée et la 
                sortie du troupeau (50 à 60 têtes). Ils sont nombreux 
                dans les alpages pour pouvoir accueillir les troupeaux entiers 
                et effectuer des rotations. Le loup, sil peut pénétrer, 
                ne peut en revanche pas ressortir (hauteur et inclinaison de lauvent 
                notamment). Aucune prédation na été 
                constatée à lintérieur de ces enclos. 
                Les chiens restent au-dehors le plus souvent.
              Plus modernes, les éleveurs utilisent également 
                des parcs constitués de grillages. Il ny a pas daide 
                administrative pour lacquisition de chiens de protection. 
                A lachat, ils coûtent cher à léleveur 
                (ex. race Mastin Riotorno) et pourtant, on compte jusquà 
                18 chiens pour des troupeaux de 1.200 têtes ! En fait, les 
                éleveurs comptent beaucoup sur la reproduction des chiens 
                achetés pour « grossir la garde ».
              A Somiedo, les parcs sont très peu utilisés. 
                La protection des troupeaux (ovins, bovins et caprins) est essentiellement 
                basée sur le couple « chien - berger » (races 
                mastin léonès). Les animaux sont rassemblés 
                pour la nuit à proximité de la cabane du berger, 
                mais sans clôture. En revanche, le gardiennage par les mastins 
                a été étendu depuis une vingtaine dannées, 
                aux troupeaux bovins. Les troupeaux sont laissés seuls 
                à leur garde, sans berger.
               Italie 
                : Cest dans les Abruzzes que la stratégie 
                de protection du troupeau est apparemment la plus complète. 
                La trilogie « chiens - bergers - parcs de regroupement nocturnes 
                » est utilisée presque systématiquement. De 
                plus, certains éleveurs ont équipés leurs 
                parcs de phares, que le berger (qui dort sur place) allume en 
                cas dattaque. Le risque de prédation y est important 
                puisque dans le seul périmètre du Parc national, 
                le nombre de loups est estimé entre 40 et 50 individus.
              Les parcs de regroupement des troupeaux ovins sont 
                constitués aujourdhui de matériaux modernes 
                : grillages de 3 mètres de haut, dont la partie supérieure 
                forme un rebord orienté vers lextérieur, incliné 
                vers le bas. La base du grillage est enterrée pour éviter 
                le creusement. Le prix du mètre linéaire est évalué 
                à environ 75€, coût moyen, transport des matériaux 
                et pose compris. Dautres parcs moins coûteux sont 
                également utilisés, constitués de simples 
                grilles à béton de 1,90m de haut. Ces parcs sont 
                très efficaces selon les éleveurs, mais difficiles 
                à déplacer. Il y a risque de surpâturage et 
                de piétin.
                Dans la région des Apennins du nord, la stratégie 
                de prévention des attaques repose principalement sur le 
                travail du berger ; chiens et enclos sont moins utilisés. 
                La plupart des troupeaux ne passent pas la nuit sur lalpage 
                (le berger les redescend au village tous les soirs). La présence 
                de chiens et leur nombre dépend en fait beaucoup de la 
                taille du cheptel (race maremme abruzzes) sachant que pour un 
                troupeau de 300 têtes, les éleveurs comptent sur 
                2 à 3 chiens pas plus.
              Mais dans ces régions de montagne, lélevage 
                équin sest développé assez récemment 
                grâce au tourisme, comme en Espagne. Les chevaux sont laissés 
                en semi-liberté sur les pâtures mais ne sont jamais 
                gardés. « En fait la stratégie des éleveurs 
                de chevaux est assez simple. 80% dentres eux ont une autre 
                activité, le plus souvent liée au tourisme. Comme 
                cette activité les occupe surtout lété, 
                ils laissent le poulain sous la mère. Sil survit, 
                il est récupéré par léleveur 
                à la fin de la saison. Sinon, il empoche le dédommagement 
                : le poulain ne lui a rien coûté » (sic R.FICO, 
                vétérinaire du parc, mêmes réf. ATEN 
                p11).
                Le système des fladries - originaire de Pologne - est très 
                peu utilisé, excepté à titre expérimental 
                (à Rome). Il sagit dune corde munie de petits 
                drapeaux rouges, lâchement tendue sur des piquets à 
                quelques dizaines de centimètres du sol. « Le loup 
                ne passe jamais sous le fladry, on ne sait pas pourquoi, mais 
                apparemment le système fonctionne » (sic JM LANDRY, 
                même références ATEN, p 20).
              Les 
                indemnisations des dégâts
              En Espagne, les indemnisations des dégâts 
                dus au loup sont très inégales selon les provinces. 
                En premier lieu, dans celles où le loup est une espèce 
                protégée, les éleveurs nont droit à 
                aucune compensation. A linverse, là où lespèce 
                est considérée comme « gibier », les 
                éleveurs ont droit à une indemnisation. Mais en 
                deuxième lieux, même au sein de ces provinces, les 
                indemnités versées sont très inégales, 
                très liées au zonage territoires de chasse privés 
                / territoires de chasse dEtat. Les meilleurs taux sont pratiqués 
                dans les réserves nationales de chasse. Il ny a que 
                la région des Asturies qui indemnise « correctement 
                », quelque soit le territoire et la province. Le versement 
                est effectué 1,5 mois après lattaque, sauf 
                en cas de dépassement budgétaire, auquel cas il 
                est remit à lannée daprès. Les 
                fonds financiers alimentant les indemnisations aux éleveurs 
                sont issus des budgets provinciaux. Ces autorités encouragent 
                de plus en plus un système dassurance pour les propriétaires 
                de bétail, par ailleurs très performant.
              En 
                Italie, les dégâts sont constatés 
                par les gardes à lintérieur des espaces naturels 
                protégés, par les gardes-forestiers à lextérieur. 
                Le principe de constat et dindemnisation semble être 
                moins sujet à conflits quen France. Mais au niveau 
                des éleveurs, le plus gros problème reste le mode 
                dindemnisation. Les dommages sont constatés par une 
                administration (un parc ou le corps des gardes forestiers) et 
                indemnisés par une autre (la région). Le délai 
                entre les deux étapes est très long, très 
                difficile à supporter pour la trésorerie des élevages 
                : le rachat de nouvelles bêtes nest pas financièrement 
                compensé dans un délai raisonnable. Le parc des 
                Abruzzes tente de développer un mode alternatif dindemnisation, 
                par lequel léleveur rachèterait les bêtes 
                de son choix et la facture serait directement acquittée 
                par le parc.
              Il 
                est donc illusoire de penser que la cohabitation est harmonieuse 
                en tout temps et tout lieux, même en Italie ou 
                Espagne, deux pays souvent cités en exemple. Certaines 
                frictions existent et y perdurent. En Italie notamment, la crise 
                agricole est ressentie comme un adieu à la civilisation 
                rurale traditionnelle. En cela, le ressentiment est assez proche 
                de celui que lon peut constater en France. Les changements 
                radicaux de ces dernières décennies font peur, et 
                expliquent « sans doute le besoin de faire front contre 
                un ennemi commun, de resserrer les rangs face à un avenir 
                incertain. Sur le plan symbolique, le loup permet dexprimer 
                le malaise et le mal-être de toute une catégorie 
                socioprofessionnelle [...] Le loup apparaît comme un catalyseur, 
                un exutoire. Ce que veulent les éleveurs, cest exister, 
                être reconnus » (in ATEN, même références, 
                p30).
              Mais dans ces deux pays, comme également 
                en Roumanie, la priorité des éleveurs nest 
                pas donnée pas la chasse ni à « léradication 
                » des loups.    
                Car, même face à la crise, le gardiennage des troupeaux 
                ovins et les mesures de prévention contre les attaques 
                font partie du métier pastoral. Ils sont 
                inhérents à lactivité et leur efficacité 
                nest pas remise en cause (excepté dans les formes 
                "modernes" délevage équin).
              Source : http://www.loup.org	
              
              
              La presse 
                en Espagne
              
                26/03/201509:47 CET
                El 
                lobo agoniza en Sierra Morena
              Expertos apuntan a las monterías como causa 
                de la casi extinción de la especie. Solo queda un grupo 
                reproductor en la zona
                21/03/201521:07 CET / Manuel Planelles Madrid
              Castrelo 
                do Val: capital del lobo
              
              Expertos de diferentes disciplinas se reúnen 
                en la localidad ourensana para acercar al hombre al mundo del 
                cánido silvestre y arrojar luz sobre esta especie tantas 
                veces perseguida
                04/03/201500:02 CET / EP Ourense
              El 
                lince vuelve después de 40 años
              Un ejemplar, soltado en los montes de Toledo, se 
                adentra en Aranjuez y Fuentidueña tras cruzar tres autopistas
                01/02/201500:12 CET / Esther Sánchez Madrid
              
              80 
                cabras mueren en un ataque atribuido al lobo
              La Comunidad de Madrid anuncia un incremento de 
                las ayudas económicas, perros mastines y nuevos vallados 
                tras el suceso
                19/12/201408:45 CET / Esther Sánchez Madrid
              Grandes 
                carnívoros europeos
              
              Distribuición europea del lobo, el oso, el 
                lince boreal y el glotón
                18/12/201420:01 CET /Heber Longás Madrid
              Los 
                grandes carnívoros reconquistan Europa
              
              Un estudio publicado en Science demuestra 
                que los depredadores como osos y lobos comparten su territorio 
                con el hombre
                12/11/201411:38 CET Fotos / Guillermo Altares Madrid
              Los 
                ataques de lobos se multiplican en Ávila
              
              Los ganaderos de Ávila aseguran que están 
                desprotegidos ante el aumento de la población de lobos, 
                que amenaza sus rebaños. Utilizan todo tipo de métodos 
                para defenderse de los cánidos.
                12/11/201411:38 CET / Carlos Rosillo
              No 
                podemos vivir con el lobo
              
              Los ataques al ganado se disparan en Ávila 
                y enfrentan a ganaderos y ecologistas. Al sur del Duero está 
                prohibida su caza
                12/07/201422:47 CEST / Guillermo Altares Ávila
              Redescubriendo 
                el lobo africano
              
              Un español fotografía al cánido 
                en el límite del Sáhara, donde oficialmente no habita. 
                Nuevas pruebas extienden la población miles de kilómetros 
                al oeste
                20/06/201418:12 CEST / Rafael Méndez Madrid
              Lobos 
                en la fiesta de Madarcos
              
              El municipio celebra el sábado una jornada 
                de encuentro con la naturaleza, que contará con la presencia 
                de dos lobos ibéricos
                23/03/201400:00 CET / Esther Sánchez Madrid
              Lobo 
                vivo, lobo muerto
              La polémica regresa después de que 
                los ecologistas se cuelen en la subasta para cazar 
                ocho ejemplares
                25/02/201408:06 CET / Esther Sánchez Villardeciervos
              Los 
                ganaderos denuncian 12 ataques de lobos en Lozoya
              Medio Ambiente rebaja la cifra a seis asaltos en 
                cuatro meses y asegura que el número está dentro 
                de la normalidad
                11/02/201419:30 CET Fotos / Esther Sánchez Madrid
              15 
                meses buscando lo salvaje
              
              El fotógrafo Andoni Candela se ha embarcado 
                con su familia en una aventura para retratar a siete de las especies 
                más amenazadas del planeta
                11/02/201419:30 CET / Andoni Canela
              En 
                busca de lo salvaje
              La aventura de Andoni Canela y su familia: una vuelta 
                al mundo en 15 meses para retratar siete especies amenazadas
                14/01/201411:22 CET / Pablo Linde Madrid
              El 
                lobo en Castilla y León
              Distribución de las manadas de lobos en torno 
                al río Duero
                13/01/201421:50 CET
              ¿Podemos 
                cambiar el cuento del lobo?
              
              El supuesto aumento en la población del animal 
                revive la tensión entre ganaderos y ecologistas. No hay 
                datos que avalen una mayor presencia del predador, pero sí 
                planes para elevar los cupos de caza
                14/10/201307:59 CEST / Juana Viúdez Madrid
              14 
                ataques a una cabaña de 62.000 ejemplares
              Las indemnizaciones a los ganaderos fueron en total 
                6.650 euros en 2012, muy por debajo de los 30.000 euros asignados 
                del presupuesto regional
                14/10/201302:28 CEST Vídeo / Esther Sánchez / José 
                Marcos Madrid
              El 
                lobo ibérico ya habita en el Parque Nacional de Guadarrama
              La Comunidad de Madrid graba imágenes de 
                una manada de dos machos, una hembra y tres cachorros
                22/07/201314:38 CEST / José Marcos / Esther Sánchez 
                Madrid
              El 
                aullido de cada lobo se puede reconocer al 100% de precisión
              Investigadores de la Universidad de Nottingham idean 
                un programa que ayudará a localizar a cada ejemplar
                06/03/201300:00 CET / El País Madrid
              Ávila, 
                zona libre de lobos
              26/02/201302:26 CET Vídeo / María 
                Paz Villamor Becerra Madrid
              El 
                lobo vuelve a Madrid
              El grupo Sierra Carpetania logra las primeras imágenes 
                en la sierra de Madrid. Graba a siete ejemplares, cuatro lobeznos
                24/01/201318:55 CET / Esther Sánchez
              Hay 
                pan, ¿quién pelea por un filete?
              
              Cuando vienen mal dadas, el que sobrevive no es 
                el más bestia. Es el que busca mejor entre la basura
                24/01/201315:00 CET / Javier Sampedro Madrid
              Los 
                perros vienen del lobo que comía de la basura
              
              Un estudio genético afirma que el animal 
                salvaje evolucionó al cambiar su alimentación
                10/01/201300:54 CET / El País Madrid
              El 
                adolescente que fue animal
              
              Gerardo Olivares estrena el documental Marcos, 
                el lobo solitario, que describe el día a día 
                del hombre que inspiró su película Entrelobos
                13/11/201211:34 CET / Gregorio Belinchón Madrid
              El 
                director de Parques Nacionales asegura que no se permitirá 
                la caza
              
              Las organizaciones ecologistas temen que la nueva 
                ley cambie la prohibición de la actividad cinegética 
                en estas áreas protegidas
                12/10/201217:56 CEST / Alejandra Agudo Madrid
              Asturias 
                permite la caza de más de 80 lobos
              
              El plan anual de control de la especie prevé 
                la eliminación de los ejemplares que aparezcan en zonas 
                donde no existe en la actualidad
                31/08/201216:55 CEST / Esther Sánchez Madrid
              Abatido 
                en Asturias un lobo que tenía un transmisor científico
              
              La cacería autorizada en el Parque Nacional 
                de Picos de Europa acaba con el lobo Marley. El parque pagó 
                125.000 euros para marcar el animal y seguir sus movimientos por 
                satélite
                24/08/201216:43 CEST / Rafael Méndez Madrid
              Investigadores 
                españoles afirman que han hallado lobos en Marruecos
              
              Los biólogos resaltan que la presencia de 
                la especie era desconocida en el Atlas
                20/08/201208:02 CEST / Rafael Méndez Madrid
              Cuando 
                el amenazado es el lobo
              Una campaña en la Serra do Barbanza autorizada 
                por la Xunta levanta a los ecologistas La consellería se 
                basó en un estudio del que no hay referencias
                03/08/201217:53 CEST / Esteban G. R. Luna Santiago de Compostela
              Cazar 
                al lobo en Picos de Europa
              Asturias estudia permitir batidas en la zona, el 
                único parque natural donde habita la especie ibérica. 
                
                16/07/201208:00 CEST / Esther Sánchez Madrid
              Marcha 
                desde Ribeira contra la matanza oficial de lobos
                
                Varios grupos ecologistas exigen en Santiago el cese 
                del director de Conservación da Natureza
                26/03/201202:20 CEST
              Bruselas 
                frena el intento de Cañete de ampliar la caza del lobo 
                ibérico
              Se opone a incluir la especie como cinegética 
                también al sur del Duero. Medio Ambiente alega que afecta 
                a la ganadería
                21/03/201207:56 CET / Rafael Méndez Madrid
              Patrulla 
                de burras contra el lobo
              Una granja de Mesía importa de Namibia un 
                sistema para proteger a las vacas de los ataques del depredador, 
                que en el país africano se aplica para alejar al leopardo
                24/04/2011 Edición Impresa / Diana Mandiá Santiago 
                de Compostela
              El 
                lobo hostiga a la ganadería
              La repoblación de la especie choca con los 
                intereses de los dueños de explotaciones en zonas donde 
                se había extinguido. El Duero marca en Castilla y León 
                los límites de caza
                01/04/2011 Edición Impresa
              El 
                zoo dará más altura a la reja del cubil de las lobas
                31/03/2011 Edición Impresa
              ¿Quién 
                teme al lobo feroz?
              Por unas horas, Barcelona se convirtió en 
                salvaje territorio de leyenda
                31/03/2011 Edición Impresa
              La 
                loba que nunca escapó
                El zoo dice que huyeron dos animales - Un empleado asegura que 
                uno de ellos nunca salió del cubil - El Consistorio revisará 
                la seguridad de las instalaciones